Envoyez votre commentaire

PAUL et L'OGRE DES MONTAGNES de Louka Bouscatel et Dominique Coutand

J'ai lu et contemplé ce beau résultat né de l'imagination de Louka et du travail graphique et illustratif de Dominique.
Que dire des illustrations? J'ai adoré ces contrastes de couleurs et la rigueur du trait mais ce qui m'a surtout plu, c'est le rendu scénique. Il est parfaitement en osmose avec le texte. Le sommeil paisible du peit Paul que l'on devine curieux (la mappemonde), studieux (les livres), mais toujours proche de sa peluche, et la menace suggérée, diffuse, qui se profile dans la fenêtre, la petite silhouette du garçonnet et l'immensité glacée, désertique, qu'il affronte seul, le courage intelligent et malin lorsqu'il lui faut combattre ce qui est plus puissant que lui, toutes ces émotions, ces craintes, et ces résolutions apparaissent naturellement avec la simplicité de ce qui est bien fait.
Pour ce qui est de l'histoire, c'est un conte et un conte c'est fait pour illustrer rapidement, simplement, une pensée, une morale, une idée, avec des personnages qui ne sont pas de la vraie vie. Pourquoi "pas de la vraie vie"? Parce que c'est par l'imaginaire que nous accédons aux valeurs universelles que nous piétinons malgré nous dans notre vie de tous les jours.Mais nous les avons inscrites en nous et elles se rappellent de temsp en temps à nous.
Dans cette histoire, j'en ai décelé quelques unes,
- le bonheur est fragile
- le désespoir peut être surmonté par la volonté
- l'aventure ne s'aborde pas sans préparation
- on ne renonce pas aux premières difficultés
Et surtout,
S'il est normal que les parents protègent leurs enfants, ceux-ci peuvent aussi être attentifs à eux, les aider, les comprendre, et toutes choses qui démontrent la réciprocité de l'affection.

Et voilà! Bravo. J'ai trouvé tout ça dans le conte de Louka.
Je voudrais quand même relever un petit manque, ou plutôt faire une suggestion pour le prochain livre. Il y a une vérité qu'il ne faut pas oublier, la laideur d'un être humain ou même d'un animal, n'en fait pas un monstre. Il y a des ogres qui sont beaux…

Jean-Jacques

 

 



 
© Editions La Cause du Poulailler.