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EN COMPAGNIE DES OMBRES Renée Beauvieux Au début de ce roman, nous découvrons une famille de trois générations réunie autour du caveau familial pour l’enterrement de Maïténa, décédée accidentellement. Puis, au fil des pages, la vie des différents personnages nous est révélée par petites touches. Au fur et à mesure de notre lecture, nous apprenons des secrets de famille et comprenons les liens qui unissent ou séparent les membres de cette famille principalement constituée de femmes. Renée Beauvieux sait trouver les mots justes pour décrire les sentiments contradictoires qui nous animent lors d’un deuil ou d’une épreuve et c’est tout en finesse qu’elle redonne le goût de la vie à des personnages attachants. Nous suivons avec plaisir l’éveil amoureux de Charlotte et la renaissance de la petite Léa. De jolies descriptions précises et sans redondances campent le décor de cette saga familiale. En un mot, ce roman se lit avec beaucoup de plaisir et vous laisse un sentiment optimiste sur la vie quand vous le reposez. Geneviève
Renée Beauvieux sait donner le ton dès la première phrase. Son dernier roman, En compagnie des ombres, nous immerge dans une famille où les deuils scellent les non-dits de trois générations. Le regard à la fois incisif et discret file les liens complexes qui attachent et séparent les personnages. Et l'on suit par ce regard le déplacement de leurs zones d'ombre. On observe, au fil de la narration, comment chacun va intégrer le passé dérangeant des uns et des autres. Comme la peinture d'Eder, la toile familiale tend vers l'abstraction de ses formes. Seul subsistera le mouvement et la couleur : "des jaunes, des jetés d'orange, de rouge" ; juste l'essentiel qui retient la symbolique d'un chèche "comme une déchirure dans un champ". Lucienne J’ai beaucoup aimé le dernier roman de Renée Beauvieux. Ayant lu les précédents, je peux affirmer la maturité atteinte dans celui ci. La précision du style élagué de toute fioriture donne à ce qu'elle raconte une vérité qui donne l’intensité émotionnelle. Elle nous fait vivre Charlotte “du dedans”, c’est tellement comme ça que nous fonctionnons, capables de remarquer un détail farfelu (page 71-72), en même temps que nous sommes branchés sur un courant relationnel fonctionnant sur le double sens écoute, réceptivité, et don de soi... On a tous vécu des choses comme ça. Tout simplement, sans grandiloquence. Bravo et merci... Jacques Quel plaisir de lire « En compagnie des ombres » le dernier roman de Renée Beauvieux ! Elle nous plonge dans un univers résolument humain que nous connaissons sans toujours avoir la possibilité de le décrire avec autant de sensibilité et d’intimité. L’histoire de cette famille simple, avec tout ce qui la lie, les non-dits, les réussites comme les drames, c’est un peu l’histoire de chacun. On découvre page après page l’itinéraire parfois accidenté, parfois posé, de femmes d’une même famille dont le dénominateur commun subsiste dans l’amour secret. J’aime cette écriture naturelle et soignée qui accompagne ses personnages avec complicité et générosité, au point qu’ils nous semblent tous faire partie de notre entourage. Pour peu qu’on connaisse comme moi les régions, les lieux où ces personnages habitent et évoluent ils nous sembleraient réels. Elle leur donne corps et âme avec une élégance de haute facture sans jamais forcer sa plume. Je pense que c’est aussi et surtout son reflet intime qu’elle nous donne à lire, un reflet irisé, chatoyant, lumineux. Renée Beauvieux demeure encline à l’observation gourmande et sensible de la nature humaine au point de nous la délivrer avec une rare finesse et une qualité d’écrivain qui rend sa signature si personnelle et originale. Marie-Hélène Boisier
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